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Carole Bécam / peintre

 

 

 

 

« Quand je commence une toile, je n’ai aucune idée préconçue, je me laisse simplement guider par la main. L’abstrait a toujours été pour moi un monde du possible, ou plutôt un art des possibles, où couleurs, textures, matériaux se mêlent, sublimés par un travail insistant sur la lumière. Ce qui m’intéresse dans l’abstrait c’est une découverte de moi par rapport à ce qui va se passer, je la vis comme un voyage, j’aime être surprise par ce que je fais, être guidée par l’intuition et par une part d’inconnu de moi que je laisse s’exprimer. Ainsi, intimement, l’acte de peindre est autant une nécessité vitale qu’une démarche spirituelle : conduire chacun d’entre nous vers sa propre découverte, fournir un thème de réflexion, nous faire sortir de notre monde matérialiste et trompeur, nous déconditionner afin de nous ramener à l’essentiel, l’esprit libéré. Concernant le pourquoi ou le comment je réalise mes toiles, je ne peux pas le dire car les choses viennent de cette manière, indépendamment de moi, cela suppose d’accepter qu’il n’y a pas une réponse à tout mais une conscience que l’on ne maîtrise pas. Si le regard s’enferme dans ces questionnements il ne pourra ni avoir accès à l’émotionnel ni se laisser conduire vers l’ineffable. 

 

 

 

Dans mon travail, ce qui m’intéresse c’est le contraste dans les couleurs et dans les textures. Révéler leurs dualités, les symboliser pour cheminer vers l’harmonie. Je me nourris du mouvement du monde, de rencontres avec des univers tels ceux de Tapiès, Zao Wou-ki, Miro, Richter ou Soulages ; de voyages (République Dominicaine, Espagne, sud de la France) même si le plus bel ailleurs est en soi. De même, je m’immerge dans des univers musicaux variés qui m’inspirent et m’exaltent : cela va de rythmes répétitifs facilitant la concentration et l’émergence d’une  énergie créatrice, en passant par la musique orientale (Yuval Ron), contemporaine (Philip Glass) ou électronique (Mercan Dede). Autant d’expériences sensorielles qui densifient et renouvèlent mon travail, puis m’épurent et me font m’approcher de mon propre langage. 

 

 

 

Fidèle à la peinture à l’huile, j’apprécie l’acrylique ainsi que la plasticité de la glycéro. J’utilise aussi bien le pinceau que la spatule. J’épaissis la matière, superpose les couleurs, introduis de nouveaux pigments (le cumaté), utilise des couleurs pures. 

 

 

 

Mon évolution m’amène à croire que mes toiles sont autant de propositions faites au regardeur à oser se repenser, à se laisser à Etre. Des invitations à respirer, à arrêter le temps, à s’accorder une pause dans la vitesse de nos vies ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte d’Isabelle Diacre (2573 caractères, espaces compris)

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